Les adultes
« Manger sans être attentif, c’est remplir son ventre mais pas sa tête »
Je me suis aperçue que la plupart de mes patients mangeaient soit très rapidement, soit par automatisme.
Quand on mange trop vite, sans écouter les signaux du corps que sont le rassasiement et la satiété, on mange plus que ce dont le corps a besoin.
Quand on mange rapidement, on ne perçoit pas les saveurs et les arômes des aliments. On ne mange plus par plaisir.
Au cours des consultations, je travaille avec mes patients pour que l’alimentation devienne (ou redevienne) source de plaisir. La perte de poids est régulière et ne procure pas de frustration.
Pour aller dans le même sens, je trouve que le témoignage suivant (rédigé par le prix Nobel A. Soljenitsyne) prête à la réflexion : "Pour comprendre la nature du bonheur, il faut d'abord comprendre la satiété (...). La satiété ne dépend aboslument pas de la quantité que nous mangeons, mais de la façon dont nous mangeons ..." (in Le premier Cercle, ed. Robert Laffont, Paris, 1968, chap VIII, p40).
Dans cet ouvrage, le célèbre prisionnier du Goulag fait l'éloge d'une bouillie. Réalisée à partir de céréales (orge ou avoine, il ne s'en souvient plus très bien) sans ajout de matière grasse, la description qu'il en fait ne la rend pas très appétissante et pourtant, il explique que la manger lentement comme un aliment "béni" (il parle de "sacrement") lui procure un double bénéfice que sont le contentement et la satiété. Il ajoute même : "Peux-tu vraiment comparer ça avec la façon grossière dont on dévore les steaks ?"